Le 28/02/2013 à 03h28
Modifié le 28/02/2013 à 17h41
Voici un complément à mon post précédent.
Garder à l'esprit ces points :
-le carburant E85 présente un indice d'octane très supérieur à celui de l'essence SP98 et à plus forte raison à celui du SP95 ; son éthanol lui donne aussi une forte chaleur latente de vaporisation (refroidit énormément son environnement quand il passe à l'état gazeux)
-cet octane élevé supportant de forts taux de compression, est terriblement sous-exploité sur les moteurs Flexfuel actuels, et à plus forte raison sur les moteurs essence qui roulent à l'E85 "sans modifs depuis le bureau d'étude"
-l'injection directe se généralise sur les moteurs essence (FSI, TFSI, GDI, SVCT) pour moins consommer, avec la lourde pénalité bien connue des dieselistes : grosse production de particules fines et d'oxydes d'azote (chut, pour l'instant on n'en parle pas trop en Euro 5, mais la norme Euro 6 va être plus exigeante) et obligation prochaine de post-traitements similaires au diesel (filtre à particules + piège à NOx + injection d'urée (AdBlue) dans certains cas),
qui coûtent les yeux de la tête et adorent tomber en panne.
Certains grands constructeurs (Ford, mais aussi d'autres qui ne font pas de publicité), certains équipementiers (Delphi), et la firme spécialisée Ricardo, étudient une nouvelle famille de moteurs, avec certes des variantes, mais dont les caractéristiques communes sont :
-utiliser l'essence en injection in-directe (classiquement, donc, dans le conduit d'admission)
-fort taux de compression (12 ou 13 ou 14 à un, soit presque des taux de diesel) pour augmenter le rendement, et diminuer la consommation
-injecter en injection directe une petite quantité d'E85 ou d'un alcool (éthanol, méthanol) qui va refroidir considérablement la charge en fin de compression et éviter très facilement le cliquetis+autoallumage qui est normalement la rançon d'une forte compression, et qui dégrade le rendement voire détériore le moteur
-l'abaissement de la température en chambre de combustion, diminue considérablement la formation d'oxydes d'azote (qui survient à haute température)
-l'éthanol contient des atomes d'oxygène qui oxydent localement les particules, et diminuent considérablement le rejet de particules fines
-arbre à cames à déphasage variable et indépendant (variable valve timing, VVT) permettant de varier le taux de compression par retard/avance de fermeture de soupapes et d'optimiser le couple par une levée de soupapes plus ou moins haute
Liens (en anglais) : se rappeler que ce sont des pistes de recherche qui ne connaîtront pas toutes le succès, mais qu'un bon moteur diesel moderne dont disposent nos constructeurs français, constitue une excellente base pour "se diversifier vers la bi-injection essence/E85", moteur économe et peu polluant, plus léger, exigeant moins de post-traitement par rapport au diesel équivalent
Delphi :
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Project Bobcat dont Ford ne fait pas trop l'étalage (stratégie ?)
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Ricardo Ethanol Boost Direct Injection
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