Le 12/01/2017 à 09h27
À première vue, le GTL (Gas To Liquid) ne présente que des avantages : il se substitue au gasoil, pollue nettement moins que lui, est presque inodore, peut être utilisé directement dans les moteurs diesel. L’utilisation du GTL permet aussi de réduire le bruit de certains moteurs. Mais son principal avantage tient à la réduction - en moyenne de 22 % - des émissions de polluants : oxydes d’azote et particules fines en particulier. C’est un hydrocarbure fabriqué à partir du gaz naturel, dont Shell possède les techniques de fabrication, sans en détenir le monopole.
Souhaitant créer de nouveaux marchés pour ce GTL, Shell a proposé à la CTS de le tester pendant six mois. La période d’essai est presque achevée et le GTL a donné satisfaction à la compagnie des transports strasbourgeois. Elle a fait rouler au GTL sur les lignes 2 et 13 dix bus carburant en temps normal au gasoil ; l’essai donne satisfaction sur le plan technique. Cependant il existe encore une difficulté importante qui empêche l’adoption du GTL par la CTS et cette difficulté est d’ordre économique et fiscale.
Une harmonisation fiscale pour le GTL
Le GTL va bientôt recevoir son autorisation de mise sur le marché des carburants français. Cependant, il sera taxé comme les autres carburants par l’État. Sous certaines conditions, les compagnies publiques de transport sont exemptées des taxes sur les carburants. C’est-à-dire qu’elles les paient dans un premier temps, puis sont remboursées par l’État. Sauf qu’en ce qui concerne le GTL, cette exemption de taxes ne vaut pas pour l’instant.
La CTS, première compagnie de transports française à tester le GTL, pourrait demander à l’État qu’une harmonisation fiscale rende ce carburant plus compétitif, économiquement parlant. Mais le dossier mettra un peu de temps à cheminer dans les rouages administratifs. La CTS aurait tout intérêt à adopter le GTL si elle peut récupérer les taxes sur ce carburant. Car il présente de nombreux avantages par rapport au gasoil et accompagnerait très bien la fin de vie des bus à moteurs diesel. Sur 247 bus en activité, la CTS détient encore 92 bus roulant au gasoil et ils sont loin d’être bons pour la casse… Toutefois, les nouveaux bus de la compagnie roulent exclusivement au gaz. Ou à l’électricité, pour deux d’entre eux.